INTIFADA
Des milliers de Marocains établis à Genève vivent une épreuve administrative aussi éprouvante que récurrente. Pour obtenir les documents les plus élémentaires, ils sont contraints de parcourir plus de 170 kilomètres jusqu’à Berne, où se trouve l’ambassade du Royaume du Maroc, en l’absence de représentation consulaire dans la région lémanique. Ce périple, coûteux et fatigant, se répète inlassablement, révélant un profond sentiment de frustration au sein de cette communauté.
Une charge qui dépasse les coûts financiers
Ce voyage jusqu’à la capitale fédérale suisse n’est pas qu’un simple déplacement. Il représente un véritable fardeau financier et logistique pour de nombreuses familles marocaines : frais de transport élevés (train ou bus), éventuels frais d’hébergement en raison des horaires restreints de l’ambassade, et surtout, pertes de journées de travail synonymes de pertes de revenus. À cela s’ajoute une détresse psychologique palpable. Beaucoup expriment un sentiment d’injustice, dans un pays où ils espéraient bénéficier d’un accès simple et digne aux services consulaires.
Fait pour le moins étonnant : les ressortissants marocains doivent parfois se rendre à l’ambassade voisine de Tunisie pour obtenir une simple photo d’identité, l’ambassade du Maroc à Berne ne disposant pas d’équipement de photographie sur place.
Genève toujours sans consulat : promesses non tenues
Malgré des promesses répétées, ni l’ouverture d’un bureau consulaire à Genève ni l’organisation régulière de tournées consulaires n’ont vu le jour. Résultat : un isolement administratif persistant pour cette communauté. Pendant ce temps, d’autres pays – tels que la France, l’Italie, l’Afrique du Sud ou la Côte d’Ivoire – disposent de consulats à Genève ou à Zurich, en plus de leurs ambassades à Berne, assurant ainsi un service de proximité à leurs ressortissants.
Une solution concrète : une consulat mobile attendue avec urgence
Face à cette situation intenable, la communauté marocaine de Genève appelle à la mise en place urgente d’une consulat mobile se déplaçant à Genève tous les deux à trois mois. Une telle initiative permettrait d’effectuer les démarches essentielles telles que les renouvellements de passeport, les certifications ou les inscriptions administratives, et de restaurer le lien institutionnel entre les Marocains de Genève et leur pays d’origine.
Cette mesure, bien plus qu’un simple confort, est vue comme une nécessité de justice, une réponse minimale à des droits fondamentaux.
Un silence officiel qui creuse le fossé
Malgré les multiples plaintes et correspondances adressées aux autorités compétentes – souvent restées sans réponse – un profond sentiment d’abandon et de marginalisation s’installe chez ces citoyens marocains de l’étranger. Beaucoup ont le sentiment que leur attachement au Royaume
n’est ni reconnu, ni valorisé.
L’appel de la dignité : « Le citoyen avant tout »
Les Marocains de Genève rappellent qu’ils ne réclament pas uniquement des services administratifs, mais surtout la reconnaissance de leur dignité et de leur citoyenneté à part entière. Ils demandent à être traités avec considération, conformément aux valeurs et aux orientations royales.
Sa Majesté le Roi Mohammed VI a toujours exprimé une attention particulière et un attachement constant à la condition des Marocains résidant à l’étranger, insistant sur leur protection, leur accompagnement et la préservation de leurs droits. Dans cet esprit, ils attendent que les institutions consulaires soient à la hauteur de cette vision royale et de leur contribution continue au rayonnement du Maroc.
En conclusion, c’est avec respect mais fermeté que la communauté marocaine de Genève élève la voix et interpelle l’ambassadeur du Royaume du Maroc à Berne, afin que soit entendue et honorée leur revendication légitime : celle de bénéficier, enfin, d’un service consulaire digne, accessible et respectueux de leurs droits et de leur dignité.